2021
BOM.K | ALEXIS DIAZ | ETAM CRU-BEZT | HERAKUT | INTI | CASE MACLAIM | MARCO MAZZONI
Cette exposition collective, réunissant sept artistes célèbres contemporains de renommée internationale, exprime la riche histoire de ce château fort à travers ses légendes et ses traditions. Les artistes urbains interprètent les légendes qui ont façonnées l’histoire du château de Belcastel : les grandes aventures des chevaliers, des nobles et des gueux qui occupaient le château durant le Moyen Âge, sans oublier la Dame blanche qui fut défenestrée d’une des tours en 1488 et qui continue d'hanter le donjon.
Les 7 artistes se sont rendus au château de Belcastel pour travailler sur place, sous le regard des visiteurs. Cette résidence d’artistes uniques a pour but de créer une exposition monumentale sur plus de trois mille mètres carrés de toiles et de panneaux de bois installés sur les espaces extérieurs de cette forteresse médiévale. Chaque artiste a apporté des peintures originales exposées dans la galerie d’art contemporaine principale afin de créer un événement unique grâce à la création artistique.
Chaque artiste réalisera une lithographie en 100 exemplaires qui sera exposée au château pour la saison, jusqu’au 15 novembre.
Un volet éducatif de cette exposition vise à explorer l'histoire de l'art urbain non seulement comme une forme d'expressionnisme impactant le monde des beaux-arts, mais aussi comme une forme de narration captivante aux racines primitives. Les visiteurs pourront en apprendre plus sur les artistes et voir une frise chronologique présentant l'évolution du Street Art, depuis les hommes des cavernes jusqu'à nos jours.
Organisé par Heidi Leigh (AFA Gallery) and Christopher Courtney. Produit par myFINBEC et Château Belcastel, soutenu par MONTANA CANS.
INTI
Inti Castro, ou INTI, est l’un des artistes reconnus de street art les plus importants d'Amérique latine grâce à des peintures riches et colorées. Son dévouement au muralisme s'est intensifié au début des années 1990, à la fin de l'ère de la dictature au Chili, lorsque la culture du graffiti a explosé. Après des études artistiques classiques, ses œuvres à grande échelle ont connu une popularité sensationnelle, car ses chefs-d'œuvre dans les rues ont créé des dialogues provocateurs, libres de toute censure. Sa perspective globale parle des conflits entre les systèmes de croyance contemporains et une société utopique. INTI a toujours prôné une philosophie qui rassemble tous les peuples dans une célébration de leurs identités uniques dans un monde plein de coutumes et de croyances colorées et complexes. Inti Castro, qu’il peigne sur mur comme sur toile, nous dévoile un univers personnel enrichi de multiples influences qu’il rapporte des nombreux voyages à travers le monde. Inti Inca ? A reformuler, tu peux dire par exemple “INTI, dont le nom d’artistes s’inspire du panthéon inca. “ Les couleurs les plus récurrentes chez ce street artiste sont le jaune et le violet. Réciproquement le symbole de la lumière pour le jaune et le violet faisant référence au clergé catholique. De plus, INTI signifie “soleil” en langue quechua. Il incarne la fête et la célébration au soleil qui avait lieu le jour du solstice d’hiver considéré comme le premier jour de l’année dans le calendrier Inca.
ALEXIS DIAZ
Des bêtes fascinantes aux proportions monstrueuses rampent hors de l'imagination primordiale de l'artiste portoricain Alexis Diaz. Maniant pinceaux et peintures, il révèle d'abord une partie d'un animal anatomiquement correct qui existe en parfaite harmonie avec notre monde naturel. Puis ses pinceaux deviennent surréalistes et, avec des touches gracieuses et la précision d'un maître, une créature émerge, choquante dans son impossibilité incrédule - une erreur de la nature - et pourtant d'autant plus captivante en raison de ses détails hyperréalistes. Enfin, lorsque l'œuvre émerge pleinement, c'est un spectacle visuel. L'univers onirique d'Alexis Diaz est si unique que les murs et les bâtiments qu'il a embellis dans de nombreuses grandes villes du monde sont facilement identifiables. L’artiste urbain Alexis Diaz utilise la technique de la gravure ancienne. Au lieu de l’habituel pochoir, de la bombe aérosol ou encore du tag, il utilise un pinceau noir sur fond blanc. « Je dessine depuis mon plus jeune âge et j’ai toujours été attiré par le street art. Je trouve que la peinture sur toile est très limitée.»
L'œuvre murale réalisée en collaboration entre INTI et ALEXIS DIAZ s'inspire de la légende de Marie-Madeleine, dont beaucoup pensent qu'elle a vécu dans cette région après la mort de Jésus. En savoir plus sur l’histoire de Marie-Madeleine.
CASE MACLAIM
Case MaClaim est né en 1979 en Allemagne de l'Est. Après avoir obtenu son diplôme, il est descendu dans la rue avec des bombes de peinture et son diplôme en restauration d’art. En 1999, il s'associe à Akut (la moitié masculine du duo Herakut) et Rusk pour collaborer à des projets de grande envergure. Deux ans plus tard, Tasso rejoint le groupe et le nouveau collectif de street art est connu sous le nom de Maclaim Crew. Ce groupe de jeunes artistes talentueux a émergé sur la scène internationale du street art comme une bombe ! Ils ont conçu et créé certains des meilleurs graffitis photoréalistes que le monde ait jamais vus. Même à cette époque, alors que le Maclaim Crew prenait de l'ampleur et attirait l'attention internationale, Case se distingue par son style et sa vision uniques. Il est aussi passionné dans son atelier que dans la rue et poursuit une carrière artistique privée sur toile dans son studio avec dévouement.
Aujourd'hui, Case Maclaim est considéré comme l'un des artistes de rue allemands les plus innovants et l'un des meilleurs artistes photoréalistes travaillant à l’aérosol au monde. Après être arrivé au château, Case a exploré le labyrinthe des anciennes pièces et a découvert une tapisserie avec une licorne, et ainsi l'inspiration pour sa peinture murale.
Our insides showing, sur le donjon
Le portrait de Case Maclaim, intitulé "Our Insides Showing » (nos intérieurs se montrent), a été choisi pour être exposé plus grand que nature sur le donjon du Château de Belcastel afin de susciter un dialogue avec le public. Les street artistes ont souvent utilisé des commentaires sociaux qui interpellent dans le but de faire réagir et d’impliquer le spectateur de manière personnelle et profonde.
Historiquement, les châteaux médiévaux étaient toujours stratégiquement situés dans un endroit offrant une vue imprenable sur le paysage environnant. Tout ce qui les entourait était surveillé, dans le but de protéger les gens et le village en dessous, et pour survivre ! Cependant, dans notre monde contemporain, nous nous sommes habitués à toutes sortes de caméras, et pourquoi tant d'entre nous ont-ils l'impression que "Big Brother" envahit leur vie privée ? L'artiste suggère que l'objectif des observateurs d'aujourd'hui le met mal à l'aise...
Le tableau nous met au défi de nous examiner et d’étudier les relations que nous entretenons les uns avec les autres en ce monde qui s’ouvre à nouveau. Sous le coup de l'isolement et de la prise de conscience de la fragilité de la vie, l'humanité va-t-elle se réveiller pour réexaminer sa relation avec le monde naturel ? Comment allons-nous envisager l'avenir ? Comment voyez-vous votre avenir se dérouler ?
Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ?Evangile selon Saint-Luc, chap. 6 ver. 41
BOM.K
Né en 1973, élevé en banlieue parisienne, Bom.K se consacre sans relâche depuis ses 17 ans à peindre les murs et les terrains vagues. Il découvre son propre style artistique et met au point une technique d'une extrême précision, immédiatement reconnaissable dans le monde de l'art urbain. Comme tout artiste de l’art urbain, il manie la bombe et le pinceau pour réaliser tags, flops et fresques mais aussi des illustrations et esquisses réalisées au crayon. Il travaille dans la rue avec des bombes aérosols et crée des créatures tourmentées issues de son imagination débordante. Son travail est instantanément populaire dans les rues, mais aussi dans les galeries d'art. En 1999, le collectif Da Mental Vaporz (DMV) est créé avec Iso et Kan. Ce groupe réalisera d’ailleurs des murs monumentaux et en 2000, ils recrutent de nouveaux membres : Jaws, Gris1, Brusk et Dran et plus récemment Sowat, Blo et Lek. Bom-K trouve son inspiration dans le quotidien, le mêle aux codes du hip-hop des années 80 et à la culture New-Yorkaise.
La compulsion de Bom.K à communiquer artistiquement ce qu'il voit, vivant juste sous la surface des lieux urbains de l'humanité est un signal d'alarme pour la communauté mondiale. Ces créatures du monde souterrain, magnifiquement peintes, sont privées de lumière, angoissées, déformées et mal nourries, mais elles expriment une puissante vérité, sans malice ni cruauté. Leur existence mutante suggère que seul un changement radical peut guérir ce qui ne va pas dans ce monde, et ces êtres font partie de la seule solution - promouvoir agressivement la compréhension multiculturelle. Consciemment ou non, l'œuvre de Bom.K tente de transcender sa propre culture et de s'adresser directement à notre humanité commune. Il est notamment influencé par Jeff Soto, Chris Cunningham, HG Giger, Rustin ou encore Francis Bacon.
La galerie de la prison du château de Belcastel est l'endroit idéal pour BOM.K. Son inspiration lui est venue en imaginant ce qu'ont dû ressentir les malheureux prisonniers, attendant la liberté ou la mort.
ETAM CRU-BEZT
Le duo d'artistes polonais BEZT et Sainer a réalisé des peintures murales de grande envergure en Europe et dans le monde entier. Les deux peintres mènent avec succès des carrières indépendantes dans le domaine des beaux-arts, mais lorsqu'ils travaillent ensemble sur des projets monumentaux, l'art est le fruit d'un seul et même esprit, peint à quatre mains de manière transparente. Leurs tableaux, plus grands que nature, capturent souvent la juxtaposition entre la sérénité et la solitude ou entre la paix et la mélancolie. La complexité émotionnelle du sujet est une expérience à plusieurs niveaux pour le spectateur, car elle peut être interprétée d'innombrables façons. BEZT est un conteur et s'est inspiré de l'histoire de la Dame blanche pour créer LEGEND.
Ici, Bezt, en solo, a imaginé une scène après le meurtre, et le trouble, lunatique, mélancolique, qui flotte encore dans l’air. La solitude envahit secrètement l’espace, perçue par le spectateur devenu voyeur, contemplant la nature morte, et se demandant ce qu’il s’est passé et où peut bien se trouver le couteau...
HERA de HERAKUT
En 2004, le duo allemand de street art Hera et Akut, s'associe et travaille avec succès sur divers projets dans le monde entier. Leur intention, à travers leur processus créatif collaboratif, est d'ouvrir un dialogue avec le public en racontant des histoires avec leurs imaginaires, de créer des mondes monumentaux et fantastiques sur les bâtiments urbains.
Hera expérimente différents formats, matériaux et méthodes. Elle utilise un matériel varié (bombe aérosol, peinture acrylique, peinture aérosol, fusain, etc.) Elle est également une artiste conceptuelle, une chorégraphe et une créatrice de costumes, qui emploie souvent des danseurs pour améliorer, embellir et étendre ses peintures dans le domaine de la 3D. Le travail d'Herakut est adopté par le monde des beaux-arts en 2013, avec une exposition extraordinaire au MUCA, (Musée d'art urbain et contemporain) à Munich, où les peintures et les installations ont été caractérisées par leur style sensuel et narratif et leur capacité à conduire le spectateur dans de nouveaux domaines de l'imagination. L'œuvre parle de contraintes et de luttes collectives, de pouvoir, de triomphe et d'amour.
L'inspiration de la peinture murale de 10 x 6 mètres qui fait face au village provient de l'histoire de la Dame Blanche qui hanterait le château à la nuit tombée.
MARCO MAZZONI
L'artiste italien Marco Mazzoni utilise des crayons de couleur pour créer des dessins magnifiques et élaborés. Le sujet de sa fresque pour LEGEND est inspiré de l'histoire vraie de " Victor, l'enfant sauvage de l'Aveyron. Grâce à l'harmonie symbiotique d'une relation dévorante entre le garçon et son monde naturel, le portrait a émergé et un nouveau type de créature est réalisé dans les moindres détails. Il est possible d’apercevoir cette fresque murale dans la cour intérieure du château.
Marco Mazzoni a découvert sa passion pour le dessin à l'âge de 14 ans et a depuis exposé ses œuvres dans des galeries en Europe et aux États-Unis. Son inspiration artistique la plus profonde lui vient des maîtres Rembrandt, Goya et Ribera. Il a passé de nombreuses heures dévorées par l'obsession de comprendre leur maîtrise par la pratique et un dévouement sédentaire.